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FCPI pour réduire ses impôts sont-ils risqués

Le fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI), est un organisme de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) qui  a vu le jour en 1997, dans le but d’encourager les particuliers à investir leur argent dans des petites et moyennes entreprises (PME) à vocation innovante. Pour qu’une PME soit éligible, il faut qu’elle ait son siège social dans un Etat membre de l’Union Européenne, qu’elle porte l’étiquette « entreprise innovante » (qui peut être délivrée par BPI France), qu’elle emploie moins de 2 000 salariés et qu’elle soit soumise à l’impôt.

L’épithète « innovante » est donnée à une PME dont les investissements en recherche et développement (R&D) représentent au moins 60% de ses charges annuelles. En achetant des parts de FCPI, l’investisseur bénéficie d’une réduction importante sur les impôts. Alors, à quels avantages peut-on aspirer en s’engageant dans un FCPI ? Et quels sont les risques que l’on encourt ?

FCPI des appâts appétissants

Les fonds communs de placement collectif, permettent, moyennant les investissements réalisés dans les PME, de récolter dès l’année qui suit, une réduction d’impôt sur le revenu qui s’élève à 18% du montant placé. Cette  réduction est plafonnée annuellement à 12 000 euros s’il s’agit d’une personne seule, et à 24 000 euros, soit le double, dans le cas d’un couple marié. Pratiquement cela doit revenir à une diminution fiscale maximale de 2 160 euros pour une personne seule (célibataire, divorcée ou veuve) et de 4 320 euros pour un couple marié.

Cette réduction d’impôt est comprise dans le plafonnement global des niches fiscales, à savoir 10 000 euros par an, et ce depuis 2013.  Pour les investisseurs aisés soumis à l’impôt de la solidarité sur la fortune (ISF), les FCPI accordent une réduction d’impôt qui peut atteindre 50% des sommes investies au capital des PME, dans la limite de 18 000 euros par an, dans le cas où le FCPI se serait engagé 100% de ses avoirs en PME éligibles.

Attention ! certains FCPI sont spécialisés en « réduction ISF » ou en « réduction IR » tandis que d’autres donnent accès aux deux dispositifs. En plus, la souscription à un FCPI donne droit à une exonération des plus-values à la sortie.

FCPI CONSEIL

On ne fait rien pour rien

Assurément, il y a toujours quelques vues d’intérêt dans les services que l’on rend. Les FCPI n’échappent pas à cette règle, et les privilèges accordés ne sont pas gratuits. En effet, pour conserver les avantages, le souscripteur doit garder ses titres pendant une durée minimale de 5 ans. En fait, succomber à l’attrait  ne donne pas droit au retrait. Autrement dit, il est très difficile, voire impossible, de céder ou de vendre ses parts de FCPI aussi longtemps que le fonds n’a pas été liquidé.

Ainsi le contribuable investisseur d’un FCPI supporte avec résignation le blocage de son placement pendant de longues années (quelques fois plus de 10 ans). Par ailleurs, tout au long de cette période, chaque année, un pourcentage de 4% du  montant placé est retranché en guise de frais de gestion.

Par conséquent, l’avantage fiscal tant exalté semble bien dérisoire par rapport à la période de blocage du capital. Par-dessus le marché, le gain dépend des résultats affichés par les PME dans lesquelles est placé le capital. Ceci tend à dire que la performance est aléatoire et que le rapport à la sortie est incertain.

Du moment qu’il n’y a aucune garantie de rentabilité minimum générée par les sommes investies, les pires scénarios sont à envisager. D’ailleurs,  selon des sources spécialisées en la matière, le tiers des fonds déjà commercialisés ont affiché des résultats très catastrophiques avec parfois des baisses qui dépassent même 90% de leur valeur. Dans ce cas-là , il aurait valu mieux placer ses deniers dans un simple livret d’épargne avec un taux modeste que de subir une perte cuisante en recourant à un FCPI.

Comment réussir un inverstissement au sein d’un FCPI :

– Souscrire quand les marchés de la finance sont au rouge (pour investir à moindre coût) ;FCPI

– Opter pour une société de gestion solide et expérimentée (capable d’acheter et surtout de revendre) ;

– il est recommandé d’éviter des fonds spécialisés (qui se spécialisent dans un seul secteur) et d’y préférer des fonds diversifiés ;

– mieux vaut ne pas posséder plus de 10% de FCPI en portefeuille.

Conclusion

FCPI a des avantages fiscaux indéniables, mais il a aussi des inconvénients qui peuvent avoir des effets désastreux. D’un côté la carotte alléchante, de l’autre côté, des carottes mais, cuites. C’est au particulier d’avancer ou de reculer suivant sa stratégie.

Mais on peut dire à la fin  qu’il faut avoir le goût du risque, qui ne risque rien n’a rien.